La Terre de Feu : Miryam 30 ans, 31 Toulouse - FĂ©vrier 2014

Impression d’ensemble : un voyage hors du temps, une aventure extra-ordinaire au sens propre ! Le climat de la Terre de Feu peut être diabolique, mais les chevaux sont formidables et les Argentins pleins d’humour et d’astuces pour nous faire supporter les conditions parfois rudes. J’avais peur de me retrouver dans un grand groupe, j’ai été servie : nous étions une quinzaine (le nombre total variant régulièrement, en fonction du nombre de gauchos nous accompagnant à chaque étape) ! Mais cela a été la richesse du voyage, car nous avons eu la chance de partager la chevauchée avec des Argentins au cœur immense : en plus des deux guides et des gauchos, un ami d’Adolfo et sa fille, et une famille de "descendants de gauchos" faisant un retour aux sources, tout aussi heureux que nous d’être là ! Les quatre autres Français ne parlant pas espagnol, je servais de traductrice, ce qui nous a valu quelques fous rires mémorables. Et lors des chevauchées, ce nombre n’était jamais un problème car le groupe s’étalait, se séparait, puis se retrouvait aux pauses ou à l’arrivée… Chacun allait donc au rythme qui lui convenait.
 
Les paysages : superbes. 360° de nature sauvage et vierge durant 10 jours… La lumière et le climat changeants jouent avec les paysages et les transforment : on fait donc un aller-retour sans se lasser ! Un des points forts de la rando : les animaux sauvages ! Pouvoir observer de si près les lions de mer, éléphants de mer, phoques, cormorans… Cohabiter avec les guanacos, vaches et chevaux sauvages… Croiser le regard d’un condor et d’un manchot… c’est unique !
 
L’intérêt culturel et historique : pour ma part, j’avais lu avant de partir le très bon livre "Patagonie, les Derniers Gauchos" de Nick Reding, qui conte sans complaisance la vie des derniers gauchos (Chiliens) de la fin du XXe siècle. Je peux dire qu’en arrivant au premier "puesto" de gauchos, j’ai tout de suite reconnu l’ambiance… Les nouvelles de Coloane complètent bien le tableau. Et durant la rando, pour autant qu’on parle espagnol, Adolfo est plein d’anecdotes sur la Peninsula Mitre : les gauchos, les indigènes, les naufrages de bateaux… A Bahia Thetis, Adolfo a installé une petite bibliothèque avec des livres sur la région, dont certains en français ! On peut donc profiter des deux jours de détente pour se documenter un peu. C’est une région riche en histoires d’aventure, qui font rêver longtemps !
 
L’intendance : aucun souci avec les vols, très bons horaires. Hôtel à Buenos Aires très confortable (il faut se cocooner avant de partir au bout du monde !), auberge à Ushuaia très agréable et accueil chaleureux de toute l’équipe. Ensuite, c’est le confort "Gaucho 4 étoiles" : il y a toujours du feu pour faire sécher les vêtements et chauffer de l’eau si on veut se laver. Nuits dans les "puestos" ou sous tente, matelas de peaux de mouton… On est venu là pour la vie sauvage, on en profite "tout confort" ! La nourriture est équilibrée, abondante et excellente, le bon vin argentin coule à flot, et nous nous sommes même régalés de "tortas fritas", sorte de beignets qui se mangent sucrés ou salés (miam miam, merci les pâtissières !).
 
Les guides : Adolfo est un guide hors pair. Qu’il pleuve et/ou vente, neige ou grêle, voire même que le soleil brille (si si, ça arrive !), il mène la chevauchée au rythme effréné du petit trot gaucho… tout en gardant à tout moment un œil attentif sur chacun, ne laissant personne se fatiguer ou se décourager. La pause arrive toujours au meilleur moment au meilleur endroit. Dario et les gauchos ont également été aux petits soins avec nous, s’occupant des chevaux et de l’intendance pour nous permettre de profiter au maximum de la randonnée. Grâce à leurs attentions constantes, nous n’avons souffert ni de la faim, ni du froid, ni de l’ennui !!!
 
Les chevaux : infatigables, sûrs, passe-partout… Ils nous emmènent par des chemins où nous oserions à peine nous aventurer. La nature est sauvage et dure : ces chevaux sont habitués à cet environnement, rien ne leur fait peur. Les selles "gaucho" sont de vrais fauteuils, et les guides sont là pour nous aider à perfectionner notre technique si besoin (il faut s’habituer au début à cette façon de monter, tout confort et à une seule main). Et, cerise sur le gâteau, les chevaux adorent galoper sur la plage. Ça tombe bien, il y en a d’immenses, sur lesquelles Adolfo nous incitait à nous lancer ! Mon cheval (Altanero) était rapide comme l’éclair : je lui dois les plus beaux galops de ma vie.
 
Suggestions : j’ai eu beau chercher, je n’ai trouvé aucun point négatif… Le rythme est très bien, les deux jours à Bahia Thetis sont appréciés (la rando à pied vaut le coup !) Il faut juste bien appliquer le conseil : "équipement de qualité indispensable", qui vaut pour tout ce qu’on emmène (en petite quantité, parce que le paquetage n’est pas grand). Mais tant qu’on reste sec et chaud, le voyage est parfait !

NOTE : 20/20