Les Lipizzans des Carpates : Vanda 56 ans, 22 Saint-Brieuc - Octobre 2024

Impression d’ensemble : merveilleuse randonnée ! Si je n’ai pas mis 20/20, c’est que, contrairement à ce qui était indiqué dans le descriptif, le guide n’était pas francophone, que d’autres éléments de la randonnée, annoncés, n’ont pas eu lieu et que le pique-nique du midi était vraiment très très moyen. Cela ne m’a pas empêchée de profiter d’une expérience inoubliable d’autant que la météo de cette fin octobre a été exceptionnelle : un grand ciel bleu, un soleil qui nous réchauffait très vite (la température le matin était en-dessous de zéro mais montait jusqu’à 16°) et, le dernier jour, une brume éblouissante. Je recommande vivement cette randonnée aux cavaliers sportifs, endurants (les journées sont longues, beaucoup de montées et de sérieuses descentes), qui souhaiteront découvrir ces magnifiques paysages encore (presque) préservés.
 
Les paysages : variés, parfois grandioses. Avec les couleurs d’automne et la météo exceptionnelle de cette fin octobre, un pur bonheur de chevaucher tantôt en vallée, tantôt en montagne avec des traversées de villages qui n’ont rien perdu de ce qu’ils devaient être il y a cinquante ans. Un dépaysement total et l’impression d’avoir voyagé non seulement dans l’espace mais aussi dans le temps.
 
L’intérêt culturel et historique : pour qui s’intéresse à l’histoire de la Roumanie, de l’Europe Centrale en général, ce voyage est très émouvant. On traverse des espaces de forêts, de montagnes, des villages encore préservés et des zones déforestées (ou en cours de déforestation, pour des stations de ski à 1700 mètres qui n’auront plus de neige avant d’être achevées). Les erreurs commises par les uns (en France, par exemple) ne servent pas dans un pays qui voit sans doute à court terme. On traverse donc un immense chantier qui n’était pas là il y a six moi. Et on voit la consternation sur le visage de notre jeune guide qui connaît par cœur toutes ces montagnes depuis son enfance. Si, comme moi, vous profitez de la randonnée pour passer des jours supplémentaires à Bucarest, l’intérêt du voyage en sera décuplé. Et le trajet en voiture de l’aéroport à Gheorgheni vous semblera tout aussi passionnant qu’à moi puisqu’on y voit concrètement les violentes transformations qui ont été imposées aux habitants sous la dictature de Ceausescu. Et on admire aussi tout ce qui a pu être préservé, entretenu par les habitants. Oui, il y a un réel intérêt culturel et historique à aller dans ces Carpates de Roumanie où la population est majoritairement hongroise. On croise des gens partout, dans les villages ou, au détour d’une vallée, un berger accompagné de ses chiens et de ses bêtes. On croise des troupeaux de chevaux en liberté ou, au contraire, bien en sureté et partageant leurs pâtures avec de magnifiques bovidés. On voit renards, daims, lièvres et même… et même une belle empreinte de patte d’ours !
 
L’intendance : vols à l’heure, transfert assuré par un chauffeur ponctuel, courtois et efficace à l’aller, et au retour par Laszlo qui est le propriétaire de cette affaire. La première et la dernière nuit sont dans la très jolie maison d’hôte de Laszlo, chaude (il faisait en-dessous de zéro quand nous sommes arrivées) et accueillante. Les autres nuits dans une auberge, chez l’habitant et dans une dépendance moderne et presque luxueuse d’un hôtel du très touristique site du lac Rouge. Les petits déjeuners sont locaux (donc principalement salés) sauf à l’hôtel où il y avait de tout. Les dîners ont tous été excellents, cuisine locale toujours de qualité, en abondance. Et pour ceux qui aiment gouter les vins et alcools locaux, le soir, c’est offert aussi généreusement que tout le reste. Un vrai accueil et, pour moi, une découverte de spécialités hongroises. Seuls les pique-niques du midi seraient à améliorer. On pourrait dire que c’est question de goût, mais bon, c’est lassant, deux tranches de pain de mie, de la charcuterie, sans assaisonnement, une barre de "Chocapic" ou équivalent. Et pour compléter deux petits morceaux de concombre et de poivron. J’ai remballé proprement ma "lunch box" sans y toucher (sauf le concombre et le poivron) les trois derniers jours : j’avais des amandes et des biscuits type "Gerblé" dans ma valise, ça suffisait largement jusqu’à l’excellent dîner.
 
Les guides : comme je l’ai écrit, le guide francophone du descriptif, à savoir Laszlo, le patron, n’a pas été notre guide durant la randonnée. La randonnée n’était donc pas du tout francophone. En revanche, Laszlo était présent matin et soir : il soigne et prépare ses chevaux chaque matin, les inspecte et s’occupe d’eux à notre arrivée, chaque fin de journée. J’ai pu échanger avec lui le premier soir et le dernier soir, au cours du dîner. J’ai regretté de ne pas avoir l’occasion d’échanger davantage avec lui car, les autres jours, il était occupé à la préparation des chevaux avec efficacité puis repartait à ses affaires. Et comme je ne m’attendais pas à une randonnée anglophone, je n’avais pas révisé mon anglais. C’est ma première randonnée à l’étranger, je saurai pour la prochaine fois que la plupart des randonnées à l’étranger sont non seulement anglophones et de toutes façons fréquentées par des anglophones. Notre guide Peter était parfaitement anglophone. Hongrois de Roumanie, il a grandi dans ces montagnes, il est très sportif (vélo, escalade, ski, et guide aussi dans ces disciplines) et est venu au cheval assez tardivement et par hasard. Eh bien, c’est non seulement un bon cavalier, mais une personne extrêmement respectueuse des chevaux. Il vit maintenant entouré des chevaux qu’il possède avec sa femme (ce ne sont pas ses chevaux que nous montions mais ceux de Laszlo). Il a toujours été disponible, efficace mais aussi manifestement heureux de partager ces moments avec l’hétéroclite petit groupe que nous formions. Deux Américaines, une Suédoise et une Norvégienne. Et la Française fort peu anglophone que je suis. Nous l’avons toutes apprécié. Il a été le guide parfait pour cette randonnée.
 
Les chevaux : de beaux chevaux en parfaite santé et entraînés aux difficultés du parcours. Vous n’aurez pas à préparer votre cheval (ce qui m’a manqué) : Laszlo et Peter s’en chargent. Vous êtes les clients et vous ne devez rien faire ! N’ayant pratiqué la randonnée qu’en France, je n’étais pas habituée à ce qu’on m’aide à grimper sur un cheval tout sellé et qu’on m’aide presque à en descendre le soir ! Aux pauses dans la journée, vous avez quand même quelque chose à faire pour votre cheval. Mon cheval, jeune, et dont c’était seulement la deuxième randonnée, avait peur des chevaux autres que ceux de son troupeau. Cela n’a pas été sans créer quelques situations "sportives" car des chevaux, il y en a partout, dans tous les villages, avec leur petite cloche au cou ou en liberté, en troupeau, au détour d’une vallée. Mais nous avons bien géré toutes les situations délicates, en groupe.
 
Palmarès de Vanda : Roumanie 2024 (18/20), Provence 2024 (19/20), Camargue 2023.
 
Commentaire Cavaliers du Monde : exceptionnellement, notre guide Laszlo, qui est effectivement francophone, n’a pas pu guider cette randonnée pour raisons personnelles et il a omis de nous en informer…

NOTE : 18/20