Impression d’ensemble : impressionnant, exceptionnelle terre sauvage.
 
Les paysages : la nature à l’état pur. Aucun être humain extérieur à notre groupe. L’océan, les falaises, le sable, la roche, l’eau. Les magnifiques couchers de soleil, des oiseaux partout, le condor planant sur nos têtes, les troupeaux sauvages de guanacos, de vaches ou de chevaux. Les lions de mer et les phoques par centaines couchés sur les plages. L’horizon à perte de vue. Rien qui rappelle la civilisation. Plus que dépaysant, un autre monde, le bout du bout du monde.
 
L’intérêt culturel et historique : Adolfo nous a beaucoup parlé de l’histoire tout à fait à part de ce coin oublié du monde, la península Mitre. Ici on ne parle pas de belles cathédrales, de guerres ou de présidents, de musique ni de musées. Ici l’histoire est celle des bateaux naufragés, d’archéologie navale, d’Indiens disparus. L’intérêt est bio écologique. Pour les amateurs d’oiseaux c’est le paradis.
 
L’intendance : les vols ne dépendent pas de l’intendance locale qui est par ailleurs impressionnante. L’accueil à l’aéroport est appréciable, les hébergements avant la randonnée chauds et confortables. Je suis arrivée à Ushuaia après déjà presque trois semaines en Amérique du Sud ce qui m’a permis de visiter tranquillement Buenos Aires, ville très agréable que j’aime beaucoup, il vaut la peine de s’y attarder. C’est une ville immense mais les points forts se trouvent près du centre-ville. Manger de la viande argentine, avec un verre de rouge argentin sur une terrasse ensoleillée au début de l’été austral est très plaisant quand on arrive de la grisaille automnale européenne.
 
Arrivée avec un jour d’avance à Ushuaia j’ai profité pour faire un tour dans le canal de Beagle dans un petit bateau. Sympathique expérience.
 
Randonnée : nous sommes 9 touristes, 4 accompagnateurs, et 18 chevaux en comptant les 5 chevaux de charge (los cargueros). Nos cargueros portent nos bagages et nos repas pour 10 jours. L’intendance au quotidien pour mener ces 13 humains et 18 équidés est incroyable et tout s’est déroulé avec souplesse et dans la bonne humeur. Nous avons très bien mangé, nos accompagnateurs préparaient le repas chaque jour, en quantité et qualité, repas que nous avons accompagnés de bon vin rouge argentin. Nous avons dormi dans les refuges, anciens logements des gauchos. C’est rustique, avec le minimum mais ils procurent un abri contre le vent (particulièrement intense) contre la pluie et le froid. Nous avons dormi dans des lits et nous sommes chauffés auprès de poêles à bois.
 
Les guides : Adolfo, notre guide connait ces terres qu’il parcourt depuis 30 ans comme la paume de sa main. Il n’est pas seulement un guide mais un protecteur de cette terre sauvage, président d’ailleurs de l’association de protection de la península Mitre, il amène des touristes cavaliers mais aussi assure l’intendance pour des expéditions scientifiques. Il a beaucoup d’histoires à raconter. Il est attentif et attentionné mais aussi d’une énorme efficacité dans la gestion du quotidien dans un endroit où il faut beaucoup prévoir et préparer mais aussi un peu improviser. Sa fille Flori et Tomas son beau-fils accompagnateurs attentifs et agréables et Uriel, notre gaucho qui nous a amusés pendant toute la randonnée. Ils ont organisé ma fête d’anniversaire ainsi que celle de deux autres cavaliers. Trois anniversaires en dix jours. Belle surprise le soir avec ballons, bougies, vin argentin et bonne humeur. J’ai aimé la gentillesse de ce geste et les petites attentions du quotidien. Adolfo et sa famille nous ont dit au revoir chez eux en nous offrant de petits souvenirs, rappel du travail qu’ils mènent pour la conservation de ces terres oubliées.
 
Les chevaux : des criollos solides, rustiques, fiables, courageux, au pied sûr et capables d’affronter sans aucune peur des terrains impossibles. Patients et infatigables.

Palmarès de Rosa : Argentine 2022 (19/20), Pérou 2019 (20/20), Chili 2016 (20/20), Mongolie 2012, Chili 2009 (20/20), Jordanie 2008 (18/20), Maroc 2007 (19/20).